A L’ORIGINE NOTRE PÈRE OBSCUR de Kaoutar Harchi (1987-

Editeur : Actes Sud (08/ 2014) Prix 17.80 ISBN 9782330035969

Editeur : Actes Sud (08/ 2014)
Prix 17.80
ISBN 9782330035969

A l’origine notre père obscur est le troisième roman de Kaoutar Harchi. Dans ce livre, l’auteure explore les rapports hommes/femmes en interrogeant leur violence à travers des voix féminines.

La narratrice évolue en milieu clos, dans « la maison des femmes » où règne sa mère, une femme froide, impérieuse et mystérieuse qu’elle adule. Mais le véritable chemin de la liberté passe à la fois par l’expression et la quête du père obscur et absent…Née dans cette « maison des femmes », cette « maison des délits du corps » où sont exilées, rejetées, enfermées des épouses, sœurs ou filles jugées impures par le clan familial, une fille vivant « dans le silence de la Mère », d’une mère « habitée par un éternel chagrin », va peu à peu s’approprier son corps et affirmer sa singularité. S’émancipant à la mort de sa mère, cette fille « privée d’amour » osera affronter l’extérieur, « la ville et ses ruelles labyrinthiques », pour « aller vers soi » en retrouvant la maison familiale où réside ce père inconnu à peine entraperçu dont la présence corporelle lui a tant manqué.

Extrait « La part masculine qu’il manquait à mon être et à la conquête de laquelle je suis partie, à mains nues, avec sur le dos une simple robe au col piqué de perles blanches. Sans demande précise à formuler, ni requête particulière à soumettre, ni même héritage à réclamer. Seulement mon âme à nourrir comme seuls les parents savent nourrir leur enfant.« 

Un très beau portrait de femmes avec des passages comme « … rien ne nous appartient, pas même ces Mères dont nous venons, pas même ces enfants qui viennent de nous, rien n’est possédé qui ne finisse par nous posséder à son tour… p83 » qui rappellent le Prophète de Khalil Gibran.

D’origine marocaine, Kaoutar Harchi quitte la province pour Paris à l’âge de vingt-deux ans. Étudiante à l’Université de Paris III – Sorbonne Nouvelle, elle effectue une thèse sur le poète Kateb Yacine et partage sa vie entre les livres – de Pérec à Guibert – le théâtre, et NTM. Elle publie Zone Cinglée, son premier roman, en 2009 aux Éditions Sarbacane qui parle d’une cité dans laquelle des mères créent une armée pour empêcher leurs fils de partir. Suit en 2011 L’ampleur du saccage, un ouvrage édité chez Acte Sud où l’auteure met en scène quatre hommes, auteurs d’un désastre en terre algérienne.

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