Sélection BD (jeunesse et adulte)

Ma très grande mélancolie arabe, un siècle au proche orient, de Lamia Ziadé – Editions P.O.L – 36 euros

Dans ce roman graphique, Lamia Ziadé nous plonge dans l’histoire du Proche-Orient, à travers des souvenirs qui jaillissent à l’occasion d’un voyage dans le sud Liban. On y voit des ruines, des icônes, des tombeaux, des cimetières, des mausolées, des traces de balles qui rappelle les nombreux conflits qui ont traversés la région, des explosions, des martyrs, des combattants … Lamia Ziadé nous livre ici un témoignage sur sa terre natale, le Liban et sa région, les rêves de sa population, les discours exaltants puis les espoirs déçus.

De la même autrice, retrouvez Bye Bye Babylone, témoignage sensible sur Beyrouth pendant la guerre civile, et O nuit, O mes yeux, qui nous plonge dans les cabarets du Caire, de Beyrouth, de Damas et Jérusalem, à travers les vies souvent très romanesques des grandes figures de la chanson et du cinéma arabe. Envoûtant !


Celle que … (tomes 1, 2 et 3) – de Vanyda – Editions Dargaud- 14 euros / tome

Au cours de 3 années scolaires, nous suivons l’évolution de Valentine : malgré ses doutes et son manque de confiance, elle tisse des relations amicales et amoureuses qui lui permettent de s’affirmer.

Un manga à lire dès 14 ans.


La Venin (tomes 1, 2 et 3), de Laurent Astier – Rue de Sèvres – 15 euros / tome

Western dont la héroïne n’a pas froid aux yeux et qui a pour moteur, la vengeance. Les allers-retours temporels émaillent le récit et permettent de mieux comprendre l’histoire de cette femme et les raisons de sa vengeance.

La Venin, ou Emily (selon celui qui en parle), n’hésite pas à endosser différents rôles : fille de joie, institutrice en passant par nonne. Rien ne l’arrête si cela lui permet d’approcher ceux qui l’ont meurtrie autrefois.

Ce road-movie à l’américaine plus complexe qu’il n’en a l’air (avec ses chevauchées, ses traversées de territoires hostiles) ne devrait pas décevoir les amateurs et amatrices du genre : tous les ingrédients sont réunis.

Laurent Astier, scénariste et illustrateur, nous transmet l’intensité et l’émotion des nombreuses situations.


Le dernier atlas (Tome 2), Gwen De Bonneval, Fabien Vehlmann, Fred Blanchard et Hervé Tanquerelle – Editions Dupuis – 24,95 euros

BD épique et fantastique, cette dystopie suit les aventures d’Ismaël Tayeb, lieutenant d’un gang criminel, et ses acolytes, personnes atypiques et attachants, qui doivent combattre un robot à énergie nucléaire.

Toujours aussi bien mené, nous suivons avec plaisir ce nouvel opus aux rebondissements rocambolesques, aux références qui mêlent fiction et Histoire multiples.


La bombe, d’Alcante, LF Bollée et DenisRodier – Editions Glénat – 30 euros.

Roman graphique somptueux et original dont le personnage principal, l’uranium, commente (de sa voix off) tous les événements jusqu’à la déflagration finale.

Ce récit historique, scientifique et politique – très documenté – nous présente les différentes expériences menées par les  scientifiques rapidement dépassés par leur création. Nous sommes témoins de la détermination des militaires et des hommes politiques prêts à tout pour gagner la guerre au prix du sacrifice de nombreux civils.

Ce véritable thriller documentaire nous montre la course contre la montre engagée entre l’Allemagne, les USA, et l’URSS. Nous sommes emmenés par l’examen de conscience des différents acteurs de cette folle histoire aux conséquences irréversibles.

Grand plaisir visuel ; les planches en noir et blanc retiennent notre attention et notamment celle de la déflagration sur Hiroshima.

Incontournable.


Les damnées de la Commune, Tome 1 – A la recherche de Lavalette, Raphaël Meyssan – Editions Delcourt – 23,95 euros

Le narrateur découvre que son voisin d’il y a 100 ans était un protagoniste de la Commune et décide alors de partir à sa recherche, comprendre qui il était et quel rôle il a eu dans ce court épisode révolutionnaire qui a marqué le pays et notamment Paris. Ainsi, à travers ce “jeu de piste”, l’auteur nous plonge dans le Paris des années 19870/1871, sans tour Eiffel et tout juste transformé par les grands travaux du baron Haussmann. Il nous offre un récit fort sur La Commune, les souffrances du peuple, ses illusions et l’incurie des politiques. 

Cette bande dessinée est entièrement illustrée par des gravures de journaux et des livres des années 1870, ce qui nous donnent la sensation de vivre l’insurrection de l’intérieur. 

Alors que le premier tome se concentre sur la préparation de la Commune, le deuxième porte sur la prise de l’Hotel de Ville par la Commune et le bouillonnement démocratique, et le troisième tome relate la « semaine sanglante », semaine où le gouvernement central, qui avait pris la fuite à Versailles, marche sur Paris pour détruire la Commune.